Des moutons dans la ville
Fils d’agriculteurs, élevé en Loire-Atlantique, Xavier a toujours eu à cœur de réconcilier monde agricole et milieu urbain. À la suite d’une formation agricole, il s’oriente vers l’aménagement urbain et paysager avant de travailler dans l’élaboration de projets pour les marchés publics. Mais une idée lui trotte dans la tête… Quand certains comptent les moutons avant de s’endormir, Xavier, lui, cogite à leur sujet : pourquoi ne pas réintroduire les moutons dans l’espace urbain ?
Loin d’un délire éveillé, cette idée provient de sa formation de paysagiste, et du besoin qu’il constate de l’entretien des espaces verts laissés à l’abandon. En effet, de nombreux espaces existent dans les zones industrielles ou en bord de route qui ne sont pas valorisés, et qui pourtant nécessitent tondeuses et produits chimiques pour leur entretien. Pour Xavier, une solution toute simple existe : y faire paître moutons et chèvres.
Le jeune homme mûrit son projet et entre en contact avec l’Adie en Alsace pour monter son entreprise. En 2014, il crée Alternature et propose aux entreprises de faire paître chèvres ou moutons dans les zones industrielles.
Dès le début, l’initiative séduit. Il faut dire que tant pour les entreprises que les municipalités, les bénéfices sont multiples : plus économique et plus vert, la mise en pâture de ces espaces verts négligés permet également aux hommes de se réapproprier l’espace. Les gens sont surpris et heureux de voir les bêtes gambader sur leur lieu de travail, ils se détendent à leur contact. « J’ai même rencontré des employés en congés, venus montrer les moutons à leurs enfants ! », souligne Xavier.
Actuellement, 4 entreprises dont le géant EDF se sont laissées séduire, et se sont 75 moutons et 7 chèvres qui pâturent leurs espaces dans le Haut-Rhin. Xavier commence aussi à être sollicité par des particuliers.
Pour la suite, Xavier souhaite se développer pour continuer à faire passer son message de sensibilisation et de pédagogie pour la réintroduction des animaux dans les zones urbaines. Il envisage à ce titre de réutiliser la laine de ses moutons et de la proposer en remplacement de la laine de verre. Alors, tentés ?